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la pensee sentimentale

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7 février 2008

Au secours, je suis emmurée !

Est ce que je vous ai dit qu'on m'avait emmurée vivante ?
Vous vous souvenez que Tony n'a pas réussi à me dégager de mon burlingue.
Mise à part qu'il ne m'adresse plus la parole depuis que j'ai campé sur mes positions et obtenu de rester où j'étais, il a bien fallu qu'il s'organise.
Enfin qu'il organise matériellement la promotion de deux de ses lieutenants et l'arrivée de petits nouveaux dans son pool rédactionnel.

Or, et c'est là le pourquoi de tant de haine, mon Tony jusqu'à présent, il vivotait en circuit fermé.

Pour entrer ou sortir de ses locaux au Tony, il n'y avait qu'une seule porte, celle de sa secrétaire.
Toutes les portes donnant sur le couloir étaient condamnées.
Toutes les portes communiquantes entre les bureaux étaient ouvertes (ou fermées pour ceux qui voulaient s'isoler momentanément, pour cloper par exemple).

Et qui c'est qui avait le bureau du fond avec trois travées, Bibi.
Autant vous dire que cet espace a fait défaut à mon Toinon.
Il a fallu qu'il vide la réserve de sa belle revue sur papier glacée (il en a profité pour jeter des tonnes de retour de magazine, ni vu ni connu) et qu'il abandonne sa salle des machines pour y installer les petits nouveaux et que Marty obtienne enfin un grand burlingue pour se réunir avec lui-même.

Mais il restait un grave problème.

Il y avait toujours une porte communiquante entre mon bureau et celui d'â côté, dévolu depuis à un de ses lieutenants.

Hou la la la la la la. Danger. Gros danger pour Tony.

Une porte, même fermée à clef, ça peut s'ouvrir. Et même si j'ai travaillé des années avec lui, quand c'est fini c'est fini.En plus, une porte c'est pas terrible comme insonorisation.
Et si je veux, je peux passer mes journées devant pour écouter ce qui se dit à côté. (j'ai que ça à faire, comme vous vous en doutez).

Hou la la la la la la.

Alors ?

Ben fastoche. Ils ont muré la porte, c'est à dire qu'ils ont fait mettre une cloison derrière la porte pour qu'on sache plus qu'elle existe.

Ouais. Vrai de vrai.

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6 février 2008

Les poules de Momo - la guerre des clans

C'est le grand jour. Arlette, Eliane et Sue Ellen vont faire bombance à l'heure du déj.
Et pas à la cantoche.
Dame ! Une alliance, un pacte, un rassemblement, ça se fête dignement.
Alors, tout ce petit monde s'est donné rendez-vous au Médaillon pourpre, le restau chic et pas cher qui défraie chaque année le rapport de la cour des comptes.
Certes, on y est servi comme des nababs, avec style et élégance , et on y mange divinement bien pour un prix ridicule. Certes, il y a de quoi s'étonner.
MAIS, ce restaurant est accessible à tout le personnel, sans distinction aucune. Et ça, je me demande bien quelle entreprise peut en dire autant.
Alors un privilège, quand il est partagé par tout le monde, est ce que ça s'appelle encore un privilège ?  Nan.
Bien sûr vous vous interrogez. Pourquoi ne me suis-je pas jointe au trio ?
Très simple. Je ne veux pas m'ingérer dans les affaires de Momo. En tout cas, je ne veux pas qu'il s'imagine que j'ai ma part dans la guerre des clans qui oppose son poulailler. J'observe et je m'en amuse. Sans plus. Et je me suis donc dérobée à l'invitation de ces dames.
En plus Eliane a pris rendez-vous avec Lui. Le grand Chef. Le seul quoi. Elle en a marre de se faire piller la matière grise par Momo et elle compte le faire savoir.
Autant vous dire que Momo fait grise mine. Parce que bien sûr, elle l'a informé de son rendez-vous.
Je lui ferai un mot a dit Momo, pour lui rappeler votre parcours.
Mon oeil.
M'est avis que l'Momo y va d'un seul coup mettre de la Eliane à toutes les sauces en expliquant qu'elle a d'ailleurs collaboré dernièrement à tel et tel projet.
Et bien sûr, un mot manuscrit. Histoire de ne pas laisser de trace.
Comme ça quand la Eliane elle va débouler devant Lui, il saura déjà tout ce qu'elle a fait (qu'il n'aurait jamais su si elle était pas venue) et elle va bien passer pour une ballotte.
C'est pas bien ça Momo.
Filou, va.

20 janvier 2008

Les poules de Momo - La guerre de position

Momo règne sur sa basse cour. Il trône dans son grand bureau d'angle, protégé par sa forteresse de dossiers qu'il n'ouvre jamais sauf pour les refiler à quelqu'un d'autre.

Des portes le relient à ses poules. A sa gauche Eliane. A sa droite Arlette, bientôt Sue Ellen et un troisième poste de travail pour une future collaboratrice. Oui. Pour masquer son inactivité, Momo a choisi la technique du surmenage. Il clame donc haut et fort qu'il est débordé et se laisse la possibilité d'enrichir son cheptel.

Une porte, ouverte ou fermée, c'est selon (selon quoi au fait ?) sépare Arlette des premières poules de Momo, ses préférées, les plus anciennes, celles qui ont fait de lui un coq, un vrai. Celles qui lui servent du Môssieur Momo en veux-tu en voilà et lui offrent leurs rires de gorge. Avec elles Momo est comme un coq en pâte.

Autant vous dire qu'elles ont vu d'un mauvais oeil l'arrivée d'Arlette qui, au fil des congés et des ARTT, un peu des journées de taf aussi, a humé à mes côtés le vent de la liberté. Flairant le danger (mais lequel au fait ?), elles ont décidé qu'Arlette se devait d'être alignée sur le même rang qu'elle. C'est à dire subir elle aussi la tyrannie de Momo, le roi du règlement.

Pas folle, ma Arlette est allée tâter le terrain du côté d'Eliane, histoire d'avoir une alliée dans la place. Bonne pioche. La Eliane fait bande à part elle aussi. La voletaille, très peu pour elle.  Normal, Eliane est une poule diplômée, plutôt efficace, qui se fait  piquer jour après jour le fruit de son boulot par Momo, lequel transmet ses notes au Chef en les signant.

Deux contre trois, reste plus qu'à faire la balance. Autant vous dire que ces dames sont sur le pied de guerre et attendent  de pied ferme ll'arrivée de Sue Ellen qui doit partager le bureau d'Arlette.

20 janvier 2008

mon kiné est un voyant - II

Avant d'aller au burlingue, souvent je vais chez le kiné. Mon kiné. Je dis mon, non pas parce qu'il m'appartient, vous vous en doutez, mais parce qu'il est bon, parce que c'est un bon.

D'abord chez lui c'est sympa. Il y a du mouvement. Ca rentre, ça sort, ça discute, ça travaille. La jeune femme qui gère l'agenda du boss  papote tout le temps. Avec lui, avec les clients, au téléphone. Toute seule aussi, mais qu'importe puisqu'il y a toujours quelqu'un pour l'entendre et lui répondre, à commencer par lui.

Celui qui bouge le plus c'est mon kiné. Il passe de l'un à l'autre. D'une conversation à l'autre, d'une réparation à  l'autre, comme si de rien n'était.

L'autre jour, j'étais à peine levée de ma planche (je veux dire le machin sur lequel on s'allonge) qu'il s'y est allongé à son tour. En une seconde et au moins, allez, au moins trente secondes, histoire de se reposer un petit coup. Et puis hop, le voilà debout et reparti vers une cervicale endommagée.

Il est plutôt du genre vif mon kiné. Et généreux. Parce que dans ces petites conversations, mine de rien, il s'intéresse à ses patients. Plutôt psychologue aussi. Enfin disons qu'il s'y connait en nature humaine. Suffisamment pour dire ce qu'on a envie d'entendre et requinquer un petit coup une estime de soi passablement en berne.

Bon tout ça ne fait pas de lui un voyant hein ?

En fait c'est lui qui le dit. Et c'est pas moi qui vais le contredire vu que ça été ma première impression quand je l'ai vu. Non, lui ce qu'il a, c'est un truc précis. Il pense à quelqu'un et pang, la personne l'appelle.

Bon, on va tenter l'expérience inverse. Quelqu'un pense à lui, et ping, il l'appelle.

Moi par exemple.

19 janvier 2008

C'est la rentrée

Il a bien fallu rentrer. Au burlingue.

Et bien sûr j'ai croisé Antoine dans une réunion. Brrrrrrrr.

A tous les coups l'air affecté qu'il prend lorsqu'il me voit fait partie de ses bonnes résolutions de l'année. C'est quand même pas ma faute s'il s'est pris du jour au lendemain pour un petit chef et qu'il m'a obligée à lui passer au dessus de là tête. L'avait qu'à pas insisté quand j'ai dit non. Mais bon. Il faut croire qu'un chef qui ne sait pas tenir ses troupes se sent humilié. Oh et puis après tout tant pis pour lui.

Pour ses lieutenants par contre, c'est la grand forme. Oui, parce que je ne vous ai pas dit mais Antoine est un peu sombre en ce moment. Sa belle revue sur papier glacée n'en a plus que pour quelques mois. Décision du Chef, le vrai celui-là. Et y a pas que la belle revue qui va disparaître, y a des petites plumes qui vont voler aussi, et c'est qu'un début.

Donc je disais. Ceux qui sont contents c'est la nouvelle promo, celle de fin 2007. Marty, par exemple virevolte dans les couloirs suivi par une nuée de poudre blanche (on appelle ça des pellicules). Son bureau est bientôt prêt. Bon d'accord c'est pas le mien et il a fallu qu'il attende mais il a ses trois travées quand même. Alors de quoi se plaind-on dans cette maison.

Et c'est pas tout. Pierre-Matthieu bombe le torse lui aussi. Alors lui pour le bureau c'est un autre genre. Il a fait murer les portes de communication des bureaux attenants (sur sa droite et sur sa gauche). Paranoïa, sentiment d'être investi d'une mission nécessitant un cloisonnement spécifique! Déception de n'avoir que deux travées ? Allez savoir. Ah j'oubliais. Pierre-Matthieu a aussi investi dans le costard.

Un autre qui danse dans les couloirs c'est Momo. Avec tous ces déménagements, il ne sait plus où donner de la tête. Y a qu'Arlette qui lui donne du fil à retordre. Mais bon.

Sur toute la longueur de son grand bureau notre rond de cuir en chef a installé des piles, égales, de dossier qu'il n'ouvre jamais mais qui lui donnent l'impression d'être entouré par une petite forteresse et d'être un homme important. Récemment il a donné une petite copine à sa plante verte qui piquait du nez. Comme ça maintenant quand on rentre dans son bureau on a deux fois plus envie d'en sortir.

C'est formid. La rentrée quoi.

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25 décembre 2007

La vie est belle même à Noël

En revenant de la pharmacie, il faisait plutôt froid.

J'ai changé de trottoir pour aller au café tabac de l'angle de l'avenue. Une espèce de lieu immonde et puant où j'avais la vague attention d'acheter un piège à con genre tac au tac ou millionnaire (je connais pas les noms des autres).

Et il y avait ce vieux monsieur, en tous cas il faisait pas franchement jeune, accroupi sur le rebord de la vitrine d'un magasin (m'est avis que ça devait pas trop plaire aux commerçants).
Il souriait généreusement, sûrement parce qu'il avait pas à cacher des dents jaunes vu qu'il en avait plus une seule, et aussi parce qu'il était resté perché assez haut quand même.

J'ai sorti mon portefeuille, et en même temps que je cherchais de l'argent, il m'expliquait ce qu'il allait en faire. Rien que des choses simples : manger, boire, s'acheter des cigarettes. Quand il a vu le billet de 20 (heureusement que j'ai pas sorti moins parce que sinon il aurait dû faire des choix), il a poussé plusieurs oh, oh admiratifs comme si j'étais crésus et son visage s'est éclairé presqu'autant que la mairie de Neuilly, c'est vous dire.

C'est normal Monsieur, vous le méritez bien, c'est Nöel.

Ne me demandez pas d'où m'est venue une phrase pareille. Ce type a peut-être battu sa femme, terrorisé ses enfants pendant des années, claqué tout son pognon au jeu, éclusé l'équivalent des caves de l'Elysée ou sniffé de la neige articifielle. Ou rien de tout ça, auquel cas, c'est bien plus qu'il mérite et sûrement pas un sale petit billet pour me donner bonne conscience avant d'aller baffrer, picoler, donner et recevoir.

Cette phrase était tellement con qu'elle m'a trotté dans la tête.

Dans mon bain (oui je me lave),  je revoyais mon bonhomme. Un vrai clochard de cinéma.

Sauf que là on était dans la vraie vie. Il devait se sentir sale, salement seul et il faisait salement froid.

Et je me suis dit que c'est pour ça que j'aimais tellement la photo, le cinéma, les romans, la peinture (curieusement la musique j'm'en tape, sauf le jazz et la variété, c'est vous dire). Et les artistes. Ces gens formidables qui partent de la vraie vie et qui nous la recrachent sur toile, grand écran, papier glacé ou pas. Ces gens élégants qui nous donnent de vraies émotions SANS nous faire souffrir. Ces magiciens qui font du beau, souvent avec du laid (parfois ils se plantent et font du laid avec du beau, mais bon, personne n'est parfait). 

Ouais, j'ai donné un petit billet à un clochard de cinéma et c'est ça qui m'a permis de rentrer chez moi, sans pleurer sur la misère du monde et de croire que la vie est belle.



23 décembre 2007

Une clientèle durable

Non mais ça c'est la meilleure. Déjà c'est Noël et c'est pas facile.

Les boutiques sont pleines, je dépense l'argent que je n'ai pas et en plus, en plus, c'est tout juste si je ne me fais pas engueuler.

Imaginez un magasin bourré d'objets et produits tous plus inutiles au sens strict du terme, j'entends par là absolument pas indispensable à la survie, du genre grenouille qui fait croa, croa, lampe de jardin qui s'allume toute seule, fontaine feng shui, coffret pour hammam in my bathroom, équipement du parfait campeur bourré de thunes ou du jardinier chic, etc et cetera.

J'essaie, dans ce fatras d'objets de consommation pour parisiens qui s'ennuient dans la vie quotidienne et n'ont rien d'autre à faire que d'acheter des trucs dont la seule idée qu'ils existent devrait pourtant suffire à les contenter (vu que c'est quasiment ça leur seul intérêt), j'essaie dis-je et je réussis à trouver des cadeaux pour ma fille. Un truc pour se gratter la tête, une bouillote avec des noyaux de cerise, un thermomètre liquide de 50 cm de haut avec des trucs qui flottent à l'intérieur et qui donnent la température ambiante. Vous voyez le genre.

Et me voilà à la caisse où je paie gentiment et où je demande tout aussi gentiment trois sacs pour faire trois cadeaux. Et le vendeur de me dire qu'il a une consigne de son directeur, un sac pas plus par personne. Et que voilà justement le directeur qui m'explique que pour la planète, un sac c'est suffisant, que c'est le principe de la maison, genre éthique quoi.

C'est bien ce que je dis,  c'est la meilleure.  Ca ne dérange pas la maison que j'achète trois conneries qui ne servent à rien, en pleine période de Noël, à des prix ridiculement élevés. Pas de problème avec la société de consommation, les bénéfices et tutti quanti. Mais là, d'un seul coup, le papier (même pas recyclé) ça les dérange.

Aucun problème,dis je , si cela vous pose un problème vous pouvez tout garder. Je comprends très bien.

Que nenni. Voilà mon directeur sortir royalement deux pochettes supplémentaires et tant pis pour la planète et le développement durable. Une clientèle durable, finalement, c'est tout ce qui compte.

6 décembre 2007

L'organigramme nouveau est arrivé

C'est le grand jour. IL a réunifié, bouclé son organisation, choisi ses lieutenants et fixé ses chantiers.
Ce soir à 18 heures tout le monde sera sur le pont pour entendre ce que l'on sait déjà.
Au cas où on serait un peu dur d'oreille, on pourra aussi regarder sur un grand écran plein de petits diagrammes.  Enfin, pour les Alzeimer précoces, tout sera imprimé et remis en mains propres.
Toutes choses qui permettront, puisque nul n'est censé ignoré la loi, d'éventuels rappels (à la loi), ultérieurs.

On a aussi sorti les tables et les chaises.

Assis devant les tables, les chefs et les sous chefs (dress code: faites comprendre à ceux qui sont en face que c'est vous qui commandez, donc noir pour les filles, noir pour les garçons)  à qui il a demandé, d'appâter le chaland, plutôt brièvement, en faisant miroiter à tout le monde le début d'une grande aventure collective.

Cet étalage de chefs et sous-chefs, annonciateur de nouveaux projets, sonne aussi le glas de la belle revue sur papier glacée de mon Tony. Il a bien voulu présenter deux nouveaux sous chefs, puisque c'est lui qui a fait deux d'entre eux, forcément, mais debout.  Ainsi que tout le monde le sache, il n'y a que deux grands aujourd'hui LUI et lui. Enfin c'est lui qui le dit.

Pour Momo c'est peut-être, s'il l'on excepte sa future retraite, le plus beau jour de sa vie. Momo est chef des ronds de cuir, il en a sous ses ordres, il peut pérorer avec un micro et profiter d'un auditoire inespéré pour jargonner administration, ressources humaines, évalutation, comptabilité, discipline et autres fadaises dont tout le monde se contrefout. Dans la petite foule sagement assise, ses poules (il est le seul coq dans sa bassecour évidemment) caquettent et rosissent de plaisir en entendant leur nom. Mon Arlette blémit. Elle le savait, mais parfois la réalité met du temps à prendre forme Oui Arlette, tu fais désormais partie de son "staff" comme tu dis. Et crois moi, je compatis.

Marty bredouille deux trois phrases sans intérêt. Juré, c'est la vérité. En plus son discours je le connais par coeur. C'est même pas le sien, mais celui de Tony qui s'obstine à vouloir épater la galerie en expliquant que son équipe est composée d'écrivains. Bon d'accord, mais ratés alors, parce que sinon franchement, qu'est ce qu'ils font là ces prix Goncourt.

D'ailleurs j'en ai un juste derrière moi. Lui c'est le meilleur, un vrai champion. Il est là à chaque réorganisation (donc à peu près une fois tous les trois ans) pour montrer qu'il fait partie de l'équipe (de la belle revue sur papier glacé) même s'il n'est jamais là (et c'est normal puisque c'est un écrivain raté, faut bien qu'il essaye, essaye et essaye encore).

Saluons également la performance de la deuxième émanation de Tony, Pierre-Matthieu, très vieille France, qui lui a choisi la flatterie pour s'imposer à ses nouvelles troupes. Une vieille méthode qui a fait ses preuves.

Et moi dans tout ça ? Qu'est ce que vous voulez que je vous dise. Je me suis mise dans la foule, hein. J'allais pas me mettre devant la table, me féliciter, m'encourager, me flatter et m'expliquer mes objectifs. Non, va falloir que je m'y fasse, désormais mon job sera ce que j'en ferai, seule dans mon grand bureau à trois travées.

5 décembre 2007

Et un, et deux, et trois

La journée démarre en fanfare.

Antoine est malade. Enfin, disons que la seule idée de savoir qu'il a pu contracter une maladie suffit à le rendre malade. Trop fade. Pfft.

L'autre bonne nouvelle de la journée me vient de Momo que je croise dans les couloirs, fier comme artaban, suivi d'une cohorte de déménageurs, maçons, peintres, électriciens, bref un vrai bataillon de corps de métier prêt à ordonner en terme d'espace le futur organigramme.

Françoise, j'ai revu les plans, vous n'aurez même pas besoin de changer de bureau, vous gardez exactement le même  m'annonce t'il pas peu fier.

Bien, bien Momo, bien.

Passons à Marty maintenant, toujours en rade et partageant son burlingue, comme avant, avec son ancien collègue. Doit l'avoir mauvaise le Marty. Parce que chez nous c'est pas l'habit qui fait le chef, c'est le burlingue. Ben oui mon gars, va encore falloir attendre.

C'est le moment de lui rendre une petite visite histoire d'enfoncer le clou de ma victoire.

Salut Marty, alors ça s'organise ta rédaction ?

Evidemment, aucun problème assure-t'il, à part l'intendance qui traîne un peu.

Ah oui, les bureaux, quelle galère hein. Arlette n'a pas encore libéré le sien et en plus il vous manque le tien, enfin le mien. Bah, c'est jamais que de l'intendance pas vrai.

Ca, c'est fait.


2 décembre 2007

La guerre des plumes

Ce soir j'ai décidé de me joindre à quelques camarades pour une petite sauterie culturelle.

Marty déboule, enrhumé (coqueluche ?) et me gratifie d'un élégant Tu es là toi, j'aurais pu te demander de faire le papier et rentrer chez moi bien au chaud !

Ben oui, t'aurais pu mais pour ça faudrait que t'y penses mon gars. Comme quoi avant d'avoir un bureau de rédac chef faut commencer par le début. Pourtant c'est pas difficile y a que deux mots. Rédac t'a compris mais pour le chef c'est pas gagné. Parce que si tu fais tous les papiers...

Soudain, dans la voiture, un inconnu, assis sur le siège arrière, me dévisage. Je rends grâce aux années de féminisme qui m'ont précédée et je me présente, je m'appelle Françoise.

Je viens de faire la connaissance d'une plume. C'est comme ça qu'on appelle les nègres chez nous.

C'est aussi un écrivain et le propriétaire d'une voiture que personne ne songerait à brûler même en pleine émeute dans une cité tant sa carosserie bat de l'aile. Deux bonnes raisons de le trouver sympathique.

Au musée où nous arrivons avant les notables, c'est le branle bas de combat. Tout le monde tombe à bras raccourcis sur ma plume et l'interroge sur le protocole. Le problème est de taille car nul ne sait qui du ministre, du président de région, du maire, doit prendre la parole après le conservateur. Diable.

C'est le maire qui reçoit, suggère ma plume, il devrait donc parler en premier.

Après tout, chacun ses problèmes. Et celui de ma plume tient en un mot, réactivité. Il doit se tenir prêt à changer le discours qu'il a rédigé au dernier moment pour le cas où une autre plume (ils sont trois ce jour là, le conservateur ayant peaufiné son propre discours) aurait eu les mêmes idées que lui (une citation, une métaphore...). D'où l'intérêt de passer le plus tôt possible.

Aujourd'hui donc ce sera à la  plume du ministre (de toute façon c'est lui qui parlera en dernier) de se faire des cheveux.

J'écoute attentivement, dans la bouche d'un autre, le discours de ma plume qui , je dois le dire, s'en sort bien mieux même que ses confrères. J'apprends ainsi que souvent les plumes sont des énarques qui manquent un peu de fantaisie, ce qui n'est vraiment pas le cas de la mienne.

Une fois passé le temps des discours, le cocktail bat son plein. Pendant que Marty travaille et joue les grands reporters, ma plume et moi nous éclusons lentement mais sûrement. J'observe du coin de l'oeil Jérémy, notre attaché de presse culture, qui boit les paroles de son homologue ministériel, un magnifique jeune homme aux traits fins, à la veste sans faille, pas mou de la chaussure pour un sou. Bref un canon.

Quelques coupes plus tard, nous voilà repartis, vaguement plus gais qu'à l'aller. Marty semble content de lui.

On a ce qu'il faut assure-t'il, bien décidé à rentrer chez lui (21h faut pas pousser), bien que je lui ai fait miroiter un petit after underground qui valait le détour histoire de le faire bosser un peu plus.

La voiture nous dépose, les uns après les autres. Moi, plutôt guillerette et légère ...comme une plume.

1 décembre 2007

Arlette s'en va t'en guerre 2

Il n'est pas dit qu'Arlette aura eu gain de cause, car la partie était vraiment dure, mais au moins elle aura essayé.

Pour vous la faire courte, Arlette a obtenu de Momo (un habitué des banlieues sauf que lui il prend le RER) d'arriver à 7h30 le matin (Momo ça l'arrange parce qu'il arrive à 8h et qu'il a personne à qui parler), de déjeuner en une demi-heure chrono à son poste de travail (ça s'appelle la journée continue et ça ne sert à rien puisqu'à cette heure ci tout le monde bouffe et personne n'appelle - en plus ça donne droit à des journées de congés supplémentaires) et moyennant quoi, de repartir à quatre heures le soir, le tout en prenant un vendredi sur deux (ça c'est les ARTT), et bien sûr les cinq semaines de congés annuels (ça c'est les CA et le samedi et le dimanche ça compte pas).

Ben si avec tout ça l'arrive pas à prendre des vacances mon Arlette, c'est qu'elle y met vraiment pas du sien.

Pour la demi-journée que Momo voulait lui enlever, là, elle a pas réussi, rapport aux autres, histoire que tout le monde suive le règlement (c'est à dire uniquement ceux qui se font gôler c'est à dire uniquement ceux qui travaillent avec Momo). Mais bon, qu'il a dit, on s'arrangera.

Y a intérêt, car c'est pas pour la demi-journée (elle s'en fout de la demi-journée Arlette, allez savoir pourquoi) , c'est pour le principe.

Et le principe est le suivant. Arlette a été à mauvaise école puisqu'elle a suivi ma destinée quelques années. Elle tient à son indépendance maintenant. Y a du taff. Elle est là. Y a trop de taff, elle est encore là. Y a moins de taff. Elle est toujours là. Mais quand ça va pas, ca va pas. Et si elle doit aller chez le médecin en urgence, y a pas de question à se poser, ni d'horaires qui tiennent, elle y va.

Et ça c'est ce qui fait qu'elle vient travailler en rigolant, par tous les temps, toutes les grèves, tous les embouteillages, tous les rhumes.

Alors bon, Momo, va bien falloir qu'y s'y fasse.

30 novembre 2007

Petite vengeance du vendredi soir

Tiens, tiens mais qui voilà. Qui surgit devrais-je dire.


C'est mon Tony. Un peu hagard, le cheveu en bataille. Là, tout seul, en face de moi, dans mon antre.

Allez savoir pourquoi, son intrusion me donne l' envie irrésistible de contempler mes bottes. Et hop. Aussitôt  fait. Les voilà, trônant sur mon bureau, gainant mes longues, interminables et fines (juste ce qu'il faut) jambes.

Beaucoup mieux cette attitude.

Alors, oui Antoine, de quoi s'agit-il. Il  est bien tard pour me solliciter sans crier gare, toi qui ne m'adresse plus la parole. Et en plus nous sommes vendredi, fin de journée, jour et heure où traditionnellement tout se doit d'être remis au lundi, au bas mot.

Bah. C'est si bon au fond de te voir planter là à parler boulot, de ton boulot en fait puisque je n'en ai plus rien à battre depuis que je ne dépends plus de toi. Allez va déballe un peu que je me marre.

Françoise, as-tu été sollicitée par Maurice concernant le magazine ? (Antoine semble nerveux)

M'ouais, mais je l'ai renvoyé sur Arlette puisque c'est elle qui s'en occupe maintenant.

Mais oui, mais non, (Antoine trépigne) tu n'as pas vu comment ils ont traité ça, il faut que tu t'en occupes.

M'ouais, bon, ben je brieferai Arlette lundi.

Arlette ? lundi ? (Antoine panique...) Non tu n'pourrais pas le faire maintenant, toi. (... mais ne doute de rien)

Bon alors là on se résume, mon coco. Marty est nommé rédac chef, je ne suis plus  rien, tu m'fais la  guerre pour que j'dégage de mon burlingue, tu perds, en plus je ne dépends plus de toi et je change de job, et tu voudrais que je t'aide. Antoine, Tony, Toinon, sois sérieux, aurais-tu perdu la raison ?

Tu sais on est vendredi, il n'y a plus personne à cette heure ci, en plus j'ai prévenu tous les prestataires que je passais la main à Arlette, alors franchement, même pour te faire plaisir, je ne vois pas trop ce que je peux faire.

Je le sens, c'est LE moment. Je cède enfin à la grosse, mais alors très grosse quinte de toux que je réprime depuis qu'Antoine est entré dans mon bureau. Je plie, je courbe sous la force de l'attaque. D'un bond mes jambes se soulèvent d'elles-mêmes et atterrissent sur le sol tandis que mon buste se ploie et que mes mains agrippent le rebord du bureau. 

Trente bonne secondes plus tard, les yeux en larmes, le nez coulant, les yeux creusés, j'arbore mon plus gentil sourire et m'adresse, contrite, à Antoine toujours planté là , mais alors bien en face de moi.

Désolée. Je n'ai pas eu le temps de mettre ma main. Le médecin pense que c'est la coqueluche.

Ben ! où il est ?  et le boulot, Arlette, Maurice. Ohe.

Pff.

29 novembre 2007

Arlette s'en va t'en guerre

Aujourd'hui silence radio. Les ex chef et sous chefs ont reçu hier soir un mail, bien carré, du surchef indiquant mes nouvelles fonctions. Cet homme a définitivement un style marqué par une absence quasi clinique d'expression personnelle. Ca doit être ça l'autorité. Désormais tout le monde est au courant, moi la première,  que je suis un électron libre certes, mais rattaché directement au chef et que s'il y en a un qui est pas content c'est à lui qu'il faudra se plaindre. Et ça ça va un temps mais faudrait pas que ça dure trop.

La journée aurait pu se passer tranquillou, sauf qu'Arlette avait décidé de partir en guerre contre les ronds de cuir. Motif: on voulait lui enlever la demi-journée d'hier sous prétexte qu'elle était partie en urgence chez son médecin qui acceptait de la prendre dans l'après midi entre deux rendez-vous. Et si elle et son Jérome viennent de finir de payer leur baraque pour se lancer dans le crédit d'achat d'un nouvel appartement grâce au plan Borloo (qui permet à ceux qui sont déjà propriétaires de continuer leurs acquisitions sans verser un rond grace à leurs futurs locataires qui eux continueront à se saigner sans jamais devenir propriétaires ) c'est bien parce qu'elle habite à Houilles, hein, pas dans le 6ème arrondissement. Et Nanterre  Houilles en voiture,  c'est pas la porte à côté que je sache.

Arlette, pour vous dire, c'est quand même dix sept ans de maison à elle toute seule. Elle en est pas à sa première réorganisation donc faudrait voir à pas trop la chauffer.

Sinon le surchef il reverra sa copie qu'elle a dit.

Et une Arlette pas d'accord ça peut être très très têtue, moi je vous le dis.

Donc ce matin à 8h, heure à laquelle même mon chat n'ose pas ronronner à mes côtés, voilà mon Arlette qui fonce dans le bureau de Maurice, dit Momo, son nouveau chef à elle depuis qu'Antoine l'a larguée sans état d'âme. Alors, Momo, lui c'est très simple: c'est Messieurs les ronds de cuir. Et en plus, il est très, mais alors vraiment très heureux. A trois ans à peine de la retraite et après s'être fait balader dans tous les services de la maison, il a atterri chez nous où il a trouvé sa vocation. Dans notre petit village de gaulois irréductibles, en marge des règles, us et coutumes pourtant indispensable à la collectivité, Momo a fait figure d'hurluberlu et finalement s'est fait adopté, chose qu'il n'avait jamais réussie ailleurs. D'abord interloqués puis suffoqués par sa bêtise et sa suffisance, nous avons fini, grâce à Momo,  par nous payer de bonnes tranches de rire en réunion ce qui dans une journée de bureau est toujours ça de gagné vous en conviendrez. Une chose était sûre aussi, avec les méthodes de travail de Momo (je suis "saisi d'un dossier", je "vais saisir le service concerné", "j'envoie un mail", j'attends une réponse, je n'en reçois pas, j'attends que la personne qui m'a saisi du dossier me relance, je lui envoie un mail pour l'informer que j'ai saisi le service concerné qui ne m'a pas donné de réponse mais je vais le relancer, j'envoie un mail au service concerné pour l'informer que j'ai été relancé par celui qui m'avait saisi d'une demande et que je n'avais pas reçu de réponse ce qui était bien normal compte tenu de la charge de travail des uns et des autres", je reçois du service concerné un mail d'absence du 15 au 31, j'en informe celui qui m'a saisi de l'affaire..., ..., ..., six mois de latence, congés estivaux, deux mois de latence, ...) on avait encore de beaux jours devant nous.

Sauf les pauvrettes qui étaient tombées dans les griffes de Momo dont Arlette venait de rejoindre le club très privé.

A suivre.

28 novembre 2007

Lechef et le sous chef tombent à l'eau,qu'est ce qui reste ?

Ce matin, à l'aube. J'ai rendez-vous avec LUI. Un petit mail laconique estampillé urgent a précédé ce tête à tête.

Je souhaite vous voir mercredi à 8h45 pour faire le point,  cela vous convient-il ?

Mauvais, ça, mauvais. On était censés avoir cadré les choses lors de notre dernier entretien. Y a du Antoine là dessous. C'est vrai que ma petite plaisanterie en réunion sur le harcèlement moral pour cause de bureau lui est revenu. L'avait qu'à être à l'heure, l'aurait entendue lui-même ! (Mais j'y pense Tony, je croyais que tu te refusais d'entendre des propos rapportés, dont chacun sait qu'ils n' ont jamais la même saveur dès lors qu'ils ne sortent pas de la bouche de leur narrateur originel, bref passons).

Marty apparemment s'est aussi senti concerné. Normal, il est sous chef maintenant et tout ce qui touche son chef l'atteint personnellement. C'est donc sur ces mots qu'il s'est annoncé dans mon bureau. (A propos, frapper, tu connais ?).

Je viens te harceler verbalement.

Vous noterez l'ambiance bon enfant et les qualités indéniables de management du nouveau sous chef qui a compris que pour ranimer des braises, voir un feu, il suffisait de souffler dessus. Débutant va !

Regarde Antoine et prends en de la graine. Rebellion, négation du statut de chef, rupture de l'omerta au sein du service et pour finir provocation en réunion hebdomaire. C'en est trop. Tony ne se fend plus d'un mot à mon égard, ni même d'un regard. J'adore tout particulièrement cette façon qu'il a de me répondre, comme à une touriste chinoise égarée dans l'immeuble, lorsque je m'adresse à lui, souriante et avenante, comme si rien n'avait changé. Car rien n'a changé n'est ce pas, nous sommes toujours amis ? Et bien, non. Et je viens de comprendre qu'Antoine est de la race de ceux qui n'ont que des amis OU des ennemis, dans son service en tout cas. Ce doit être cela qu'on appelle une équipe. Je m'égare.

Antoine a décidé de prendre le taureau (moi en l'occurence, ascendant lion) par les cornes. L'a dû bossé le bougre. Bah, courage ma fille, si t'as réussi à sauver tes travées (3) tu devrais bien arriver à sauver ton indépendance.

8h50 donc . J'y suis. Un petit café bien serré à la main (très volontiers, merci beaucoup), j'attaque bille en tête en l'Informant que j'ai cherché à le voir par trois fois je ne sais plus quel jour mais en vain pour quelques petits réglages. Intéressé le surchef m'écoute, content qu'il est de constater que moi aussi je veux faire le point. Bon. Au final, on arrive à ça.

Vous avez un passé dans cette maison, vous avez dirigé un service  et vous avez votre fierté (Ca c'est du Marty tout craché et du coup j'en profite pour déballer un peu. L'est peut-être passé avant moi mais c'est moi qui parlerait la dernière, na, na, ère). J'ai relu les notes que j'ai prises lors de nos différentes entrevues. Vous aimez la culture, écrire. Je vous propose d'être un peu Madame culture, en écrivant des papiers et les documents que nous éditerons dans ce domaine, le tout rattaché à moi directement en transversalité avec les services de la maison.

Vendu. L'essentiel pour moi, c'est d'être moi. Et pour être moi, il ne me faut ni sous chef, ni chef, ni surchef. Juste un chef (car quoi qu'on en pense on dépend toujours de quelqu'un, fusse d'un éditeur, d'un client, d'un président...) que je respecte. Et croyez moi celui là, je n'en ferai pas un ami.

Joli votre sac, complimente le désormais seul et unique chef.

26 novembre 2007

Repos forcé, force au repos - Maxime du jour

Repos forcé, force au repos - Maxime du jour

Donc, forcée de me reposer, j'attaque la battle de Noël. Cette année, deux stratégies à l'étude. La dérobade (déjà pratiquée, échec total, fièvre acheteuse de dernière minute, match perdu par forfait). OU. L'an-ti-ci-pa-tion. C'est cette dernière qui est retenue. J'appelle donc ma belle soeur (qui est belle mais qui n'est pas ma soeur), championne intergalactique de la préparation de Noël.

Toi aussi tu es à fond sur les cadeaux de Noël ?

Oui, c'est par ces mots qu'elle m'accueille et autant vous dire qu'elle est tellement dedans qu'elle n'est même pas surprise que je lui en parle alors qu'on n'est pas la veille de Noël.

Ouais, je suis sur le site de la Redoute. J'ai 200 euros sur ma carte Kangourou.

C'est à dire que non seulement je n'ai rien mais qu'en plus j'ai des dettes. Mais c'est ça Noël. Un grand trou,qu'on creuse un peu plus. D'où l'idée lumineuse de cette année, creuser utile, creuser joyeux, creuser bling bling. Et c'est pour ça que j'appelle Lili. Je veux Le cadeau qui fait PAN ! dans le mille.

Deux heures plus tard et quelques échanges avec Lili elle même en ligne avec sa grand mère qui est déjà sur l'affaire, c'est en partie chose faite, sauf que j'ai creusé dans le trou de ma carte FNAC (le Kangourou apparemment a déjà épuisé sa poche de réserve), trou que pourtant je comblais chaque mois afin de m'y remettre bien en profondeur en juin pour les vacances de juillet.

Vous avez compris, je suis une vraie taupe qui passe sa vie à sortir la tête hors de terre grâce à une multitude de trous, une véritable galerie souterraine en fait, qui me permet où il faut, quand il faut, auprès de qui il faut, de faire semblant de n'être pas ce que je suis, une nouvelle pauvre fille d'ex nouveaux riches.

Mais pour Noël, comme pour les vacances et les anniversaires, c'est bien connu,  Y faut se creuse.

26 novembre 2007

Un sale lundi

Ouais c'est lundi. C'est aussi la fin de la grève des transports à Paris. C'est la fin des braves. Qui ne sont pas ceux qu'on croient. Pendant les grèves il y a deux mondes: celui de ceux qui se battent pour ne pas travailler, et celui de ceux qui se battent pour y aller. Et ça c'est motivant. Lutter pour aller travailler. En voilà une vraie raison de se lever. Alors forcément aujourd'hui la tension est retombée. Aucun problème à l'horizon. Va suffire de prendre les transports en commun, les vélos, les motos, les voitures et hop, tout le monde au burlingue. Finis la bravoure, les plaignitudes. Finis la solidarité, le covoiturage, le stop, la marche à pied, la course. Retour à la paix des usagers.

Et moi je me plains. Oui, parfaitement je me plains. Parce que pendant deux semaines j'ai bénéficié du covoiturage. Autant dire d'un chauffeur. Quelqu'un de sympa, grâce à qui je ne suis jamais arrivée aussi tôt au bureau. Tous les matins un petit coup de fil. et bling bling. 

Dans cinq minutes j'arrive.

La douceur des sièges en cuir. La chaleur du chauffage. Les imitations à la radio. Le babillage matinal. L'exitation de la voiture qui entre dans le garage du burlingue et manque de se taper un mur à cause d'un architecte probablement bourré qui s'est trompé dans ses cotes. La montée des marches de l'escalier du parking au pas de course. Le salut aux gars de la sécurité. Les regards amicaux ou qui se dérobent, les bonjours francs ou les silences hargneux dans l'ascenseur. La traversée des couloirs.

Bref, tout ce qui d'habitude m'incite à m'enfouir sous les couettes, j'ai bien dit les, et qui était devenu exotique, tout ça c'est fi-ni. Retour à la morosité. Au réveil repoussé de dix minutes en dix minutes. A la douche qui n'en finit pas, voire au bain remli quatorze fois. Au double petit déjeuner. Un à la maison, l'autre au café. Au bus raté, aux métros bondés que je laisse passer, aux portes du RER qui se referment  sans moi à l'intérieur en attendant une odeur meilleure, à la lecture du journal dans la rue, aux poteaux évités de justesse.

Ouais. Retour à la normal. Et moi je vous le dis, c'est un sale lundi.

26 novembre 2007

Je ne connais pas les fonctionalités de ce blog.

Je ne connais pas les fonctionalités de ce blog. Je viens de découvrir la possibilité de rentrer les messages dans des catégories. Pour l'instant j'en ai créé deux dont celle-ci, vouée aujourd'hui à m'émerveiller, non pas tant sur le blog, pas si différent en soi que le simple fait de taper un texte sur son ordi, que sur le lecteur de blog. Oui, vous, toi, elle, lui, qui tombez par hasard sur ce blog. Qui sait, peut-être lisez-vous un message jusqu'au bout. Qui sait, plusieurs. Qui sait, peut-être même reviendrez-vous. Soyons fous, peut-être même y revenez-vous, déjà ?

Cette seule idée est merveilleuse. Cette seule idée d'imaginer qu'on puisse comme ça, se parler, sans se parler. Que vous puissiez lire, non pas dans, mais les pensées, c'est le cas de le dire. Qui n'a pas rêvé de cela?

Imaginez. Vous êtes dans la rue, dans un bus, un café, un métro, sur une plage,  une piste de ski, dans une salle d'attente, un avion... et ces gens qui vous côtoient, ces étrangers se mettent à vous parler. D'eux, de leur vie, leurs manies, leurs tourments, leurs rêves, leurs passions, leurs amours, leurs joies, leurs angoisses, leur folie, leur mélancolie... Vous êtes cet acteur (mais qui était-ce) dans ce film (lequel au fait) qui entendait tout ce que pensait les femmes. Vous êtes dans un film avec des milliers d'acteurs et d'actrices, de tous âges, tous pays,  qui ont décidé de monter sur scène et se livrer. Vous êtes le lecteur d'une immense write academy où tout le monde a décidé de s'exposer. Vous faites partie de ceux qui aiment ce monde à part des "blogeurs", ceux qui permettent à des inconnus  de les regarder vivre, apprendre, s'amuser, aimer, souffrir...

Vous êtes, un peu, mes ami(e)s.

24 novembre 2007

Bureau, la guerre des travées n'aura pas lieu

Contente de mon entrevue avec LUI, je vais voir Antoine comme si de rien n'était et lui rapporte deux trois bricoles qui peuvent l'intéresser. Bricoles, faut le dire vite. Une partie, toute petite certes, de sa vieille garde (qui a l'habitude de rester bien au chaud chez elle) pourrait rester en rade, en même temps que la danseuse d'Antoine, sa belle revue sur papier glacé à laquelle nous sommes tous attachés. Tout ca Antoine le sait déjà puisque tout se sait. Mais ce qui est intéressant c'est la stratégie du surchef, très sarko. Communiquer pour agir. Le surchef ne craind pas de dire à chacun ce qu'il compte faire. Il fait DEJA exister les décisions qu'il a prises et qui ne seront opérationnelles que plus tard.

L'orage me semble, à tort, passé. Le soir même, je subis un nouvel assaut. Antoine veut parler d'organisation avec moi et Marty. C'est ridicule mais ces deux là n'ont rien à dire. Le véritable objet de la discussion demeure le bureau qu'il faut à Marty. Un bureau dans une pièce pour lui tout seul.

Ecoutez, vous commencez à me fatiguer à me parler de vos problèmes de bureau. Marty, si c'est mon bureau que tu veux, dis le moi franchement.

Oui, dit Marty d'une voix incroyablement décidée, je veux ton bureau.

Et ben non, tu ne l'auras pas. D'ailleurs IL me l'a confirmé, je garde mon bureau.

S'en suit une belle passe d'arme dont je vous épargne les détails si ce n'est qu'elle révèle l'arrogance soudaine et la hargne du sous chef soutenu par son chef. Tout y passe, mais je ne lâche rien . je propose cependant à Marty de disposer de mon burlingue lorsqu'il a une réunion. Je ne peux m'empêcher de faire remarquer à ces deux là qu'ils font preuve d'un curieux manque d'élégance, ce à quoi ils m'objectent que chez IBM l'affaire aurait été réglée en 1 minute et demi. Possible, sauf que je leur rappelle que nous ne sommes pas dans une entreprise de ce type et qu'ils ignorent tout du privé vu qu'ils n'y ont jamais mis les pieds.

Le lendemain, surprise. SA secrétaire m'informe que la traditionnelle réunion hebdomadaire à laquelle je me suis dérobée la semaine dernière vu la façon dont on me présentait les choses va commencer et que je suis attendue. Ah ben bon, j'existe encore. Le chef et le sous chef qui ne savent pas que je suis à nouveau au taquet ne sont pas arrivés mais le surchef commence. On aborde la reprise de la campagne contre la violence fait aux femmes et j'en profite pour dire, sur le ton de la plaisanterie, vous me connaissez, que je suis victime d'un harcèlement moral..., tout le monde se marre, ... pour les bureaux.

Ah les bureaux, dit le surchef au moment où Antoine et Marty arrivent et découvrent que je suis assise à côté de LUI. Position stratégique en d'autres temps mais qui, très honnêtement signifie que dalle ce jour là.

J'ai appris que dans cette maison, la taille des bureaux se calcule par travée. Ma chère Françoise, j'ai décalé une cloison pour vous et je peux vous affirmer que vous aurez un bureau avec trois travées comme celui que vous avez actuellement.

Et je vous en suis très reconnaissante, conclus je.

Et voilà, l'affaire est close, la guerre des travées n'aura pas lieu.

24 novembre 2007

Arlette s'habille en femme

Arlette m'attend avec impatience. OK nous ne vieillirons pas ensemble mais ce ne sera pas faute d'avoir essayé. Elle aussi est allée LE voir. Peine perdue. Elle rejoindra les ronds de cuir et ne sera plus sous mon aile. Finis les cafés à n'en plus finir, les cigarettes en lousdé, les échanges de desperate housewives sous le manteau et les confidences de confidences sur canapés (Depuis que j'ai le mien, Arlette aussi a son psy).

On ne peut pas discuter avec cet homme, m'a t'elle dit déçue. Il est très correct, très aimable, mais rien ne le fera changer d'avis.

Alors pour se redonner le moral, Arlette est allée s'habiller, tout comme moi.

J'ai envie de m'habillet en femme, comme ma chef a t'elle dit à son Jérome stupéfait de la voir revenir avec une jupe, des bottes et un manteau. (Pour la première fois en 7 ans j'ai mis une robe au bureau).

Je lui ai donné les tickets. Non parce que avec son golf, hein, y regarde pas à la dépense.

Mais j'en veux pas de tes tickets qu'il a répondu le Jérome qui a rien compris.

Ben oui, Jérome, une femme quand elle veut se faire du bien, elle dépense de l'argent. Si tu lui avais dit qu'elle ne se refusait rien (mais je sais bien Jérome que ça ne t'a même pas traversé l'esprit) elle se serait sentie encore mieux. Bref, passons.

Dites vous bien qu'Arlette est la seule me considérer encore comme une chef dans toute la baraque. Normal, j'étais la sienne jusqu'à il y a peu. Et, comment vous dire ? Son entêtement à ne pas vouloir que les choses changent m'agace autant qu'il me réconforte. Lorsqu'elle m'appelle ainsi Arlette me rappelle en même temps que je ne suis plus grand chose certes, mais que je l'ai été et le suis encore pour elle, fut-elle la dernière. Blessures d'orgueil. Le mien, le sien.

24 novembre 2007

bureau, la guerre est déclarée (2)

Je L'ai vu. Lui. Le Surchef.

Quand je suis arrivée Antoine était là. Histoire de montrer un, qu'il était au courant de notre rendez-vous (un chef doit tout savoir), et deux de me montrer qu'il était là avant moi et qui sait, qu'il avait bien pu recadrer les choses à sa manière.

Rien à battre de Tony. La preuve. En m'asseyant toute souriante en face du surchef, je lui propose de rester. Une invitation qui a suffit pour qu'il batte en retraite fissa. Bien obligé. Rester aurait signifié qu'il avait peur que je parle. Donc du balai.

J'explique au surchef que sa nouvelle organisation est top, mais que certains points restent encore un peu flous.

Flous, comme vos cheveux.

Non, vous ne rêvez pas voilà ce qu'il me répond. Bon après tout si cet homme s'intéresse plus au flou de mes cheveux qu'au flou de ma situation, on ne va pas lui en vouloir. D'autant qu'il m'explique qu'il entend bien me traiter et non pas me traiter comme une rédactrice lambda. Ben voilà c'est tout ce que je voulais entendre. 

Dernier détail à régler, qui peut paraître mesquin, lui dis-je, mon bureau.

Que nenni, objecte't'il à mes oreilles rosies de ravissement. C'est important. Vous garder votre bureau. Et vlan, Marty, Tony, l'honneur est sauf.

Ok, son honneur on le met où on le peut. Mais dans ce milieu, garder sa fierté rapport à son burlingue, c'est déjà la moitié du boulot. 

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