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la pensee sentimentale
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26 novembre 2007

Un sale lundi

Ouais c'est lundi. C'est aussi la fin de la grève des transports à Paris. C'est la fin des braves. Qui ne sont pas ceux qu'on croient. Pendant les grèves il y a deux mondes: celui de ceux qui se battent pour ne pas travailler, et celui de ceux qui se battent pour y aller. Et ça c'est motivant. Lutter pour aller travailler. En voilà une vraie raison de se lever. Alors forcément aujourd'hui la tension est retombée. Aucun problème à l'horizon. Va suffire de prendre les transports en commun, les vélos, les motos, les voitures et hop, tout le monde au burlingue. Finis la bravoure, les plaignitudes. Finis la solidarité, le covoiturage, le stop, la marche à pied, la course. Retour à la paix des usagers.

Et moi je me plains. Oui, parfaitement je me plains. Parce que pendant deux semaines j'ai bénéficié du covoiturage. Autant dire d'un chauffeur. Quelqu'un de sympa, grâce à qui je ne suis jamais arrivée aussi tôt au bureau. Tous les matins un petit coup de fil. et bling bling. 

Dans cinq minutes j'arrive.

La douceur des sièges en cuir. La chaleur du chauffage. Les imitations à la radio. Le babillage matinal. L'exitation de la voiture qui entre dans le garage du burlingue et manque de se taper un mur à cause d'un architecte probablement bourré qui s'est trompé dans ses cotes. La montée des marches de l'escalier du parking au pas de course. Le salut aux gars de la sécurité. Les regards amicaux ou qui se dérobent, les bonjours francs ou les silences hargneux dans l'ascenseur. La traversée des couloirs.

Bref, tout ce qui d'habitude m'incite à m'enfouir sous les couettes, j'ai bien dit les, et qui était devenu exotique, tout ça c'est fi-ni. Retour à la morosité. Au réveil repoussé de dix minutes en dix minutes. A la douche qui n'en finit pas, voire au bain remli quatorze fois. Au double petit déjeuner. Un à la maison, l'autre au café. Au bus raté, aux métros bondés que je laisse passer, aux portes du RER qui se referment  sans moi à l'intérieur en attendant une odeur meilleure, à la lecture du journal dans la rue, aux poteaux évités de justesse.

Ouais. Retour à la normal. Et moi je vous le dis, c'est un sale lundi.

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