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la pensee sentimentale
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30 novembre 2007

Petite vengeance du vendredi soir

Tiens, tiens mais qui voilà. Qui surgit devrais-je dire.


C'est mon Tony. Un peu hagard, le cheveu en bataille. Là, tout seul, en face de moi, dans mon antre.

Allez savoir pourquoi, son intrusion me donne l' envie irrésistible de contempler mes bottes. Et hop. Aussitôt  fait. Les voilà, trônant sur mon bureau, gainant mes longues, interminables et fines (juste ce qu'il faut) jambes.

Beaucoup mieux cette attitude.

Alors, oui Antoine, de quoi s'agit-il. Il  est bien tard pour me solliciter sans crier gare, toi qui ne m'adresse plus la parole. Et en plus nous sommes vendredi, fin de journée, jour et heure où traditionnellement tout se doit d'être remis au lundi, au bas mot.

Bah. C'est si bon au fond de te voir planter là à parler boulot, de ton boulot en fait puisque je n'en ai plus rien à battre depuis que je ne dépends plus de toi. Allez va déballe un peu que je me marre.

Françoise, as-tu été sollicitée par Maurice concernant le magazine ? (Antoine semble nerveux)

M'ouais, mais je l'ai renvoyé sur Arlette puisque c'est elle qui s'en occupe maintenant.

Mais oui, mais non, (Antoine trépigne) tu n'as pas vu comment ils ont traité ça, il faut que tu t'en occupes.

M'ouais, bon, ben je brieferai Arlette lundi.

Arlette ? lundi ? (Antoine panique...) Non tu n'pourrais pas le faire maintenant, toi. (... mais ne doute de rien)

Bon alors là on se résume, mon coco. Marty est nommé rédac chef, je ne suis plus  rien, tu m'fais la  guerre pour que j'dégage de mon burlingue, tu perds, en plus je ne dépends plus de toi et je change de job, et tu voudrais que je t'aide. Antoine, Tony, Toinon, sois sérieux, aurais-tu perdu la raison ?

Tu sais on est vendredi, il n'y a plus personne à cette heure ci, en plus j'ai prévenu tous les prestataires que je passais la main à Arlette, alors franchement, même pour te faire plaisir, je ne vois pas trop ce que je peux faire.

Je le sens, c'est LE moment. Je cède enfin à la grosse, mais alors très grosse quinte de toux que je réprime depuis qu'Antoine est entré dans mon bureau. Je plie, je courbe sous la force de l'attaque. D'un bond mes jambes se soulèvent d'elles-mêmes et atterrissent sur le sol tandis que mon buste se ploie et que mes mains agrippent le rebord du bureau. 

Trente bonne secondes plus tard, les yeux en larmes, le nez coulant, les yeux creusés, j'arbore mon plus gentil sourire et m'adresse, contrite, à Antoine toujours planté là , mais alors bien en face de moi.

Désolée. Je n'ai pas eu le temps de mettre ma main. Le médecin pense que c'est la coqueluche.

Ben ! où il est ?  et le boulot, Arlette, Maurice. Ohe.

Pff.

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