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la pensee sentimentale
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23 novembre 2007

Le chef se rebiffe

J'ai demandé à LE voir. Normal. Obligée même.

Je veux te voir avant, dit Antoine que j'ai mis au courant.

M'ouais. J'sais pas. Pas envie en fait. Donc non.

Antoine fronce les sourcils. Il durcit sa voix.

Je ne suis pas d'accord.  IL n'est pas d'accord, et je vais vous dire pourquoi. Le chef déteste qu'on lui passe sur le corps pour aller voir son chef à lui. C'est un crime. Et c'est un échec pour le chef. Ca veut dire qu'il ne sait pas tenir ses chiens.

Qu'est ce que je fais. J'y vais ou j'y vais pas ?

Ecoute, j'y fais, j'ai une baisse de tension, il faut que j'aille déjeuner.  Normal, je tombe à peine de mon lit et j'ai pas pris mon p'tit déj.

On verra ca après, d'accord? En voilà une proposition conciliante. Vous imaginez sa tête si je lui avais dit,  j'ai faim, tu m'lâches et fais gaffe tu vas finir par devenir ce que tu es, un chef d'opérette.

Un panini jambon de bayonne/coca light/salade de fruit plus tard, je n'y résiste pas. Je monte au front. Parce que perdu pour perdu, je n'ai pas l'intention de faire dans la dentelle. Et puis c'est le moment où jamais de voir si j'ai eu raison d'investir quelques 1000 euros dans le petit salon de ma psy (tiens j'lai complètement oubliée celle là, il faudrait peut-être que je lui dise qu'elle peut dire adieu à nos cinq à six hebdomadaires).

J'ai tout fait pour te sauver. C'est un cri du coeur, c'est aussi une bonne attaque de la part d'Antoine, mais j'ai déjà entendu ce refrain là. Dans la maison, le truc du chef, quelqu'il soit, c'est toujours de tout ramener à lui. Si c'est du bon c'est grâce à lui. Si c'est du mauvais, c'est pas à cause de lui. Et si c'est ni l'un ni l'autre, ça lui coûte pas cher de me faire croire que je suis en danger. La vérité elle est toute autre . Dans un organigramme y a des cases. Et dans les cases faut mettre des noms. Le tout c'est de créer les bonnes cases et d'y mettre les bons noms. Et sur ce point IL a plutôt bon le grand chef. En tout cas il a pas faux. Donc pas de contestation de ce côté là. La trahison est autre. Ce n'est pas parce qu'on m'a pas trouvé une case pour moi toute seule que j'ai démérité. Retenez ce mot. Vous le reverrez. Dans mon langage ça donne ça.

Je n'ai pas du tout aimé que tu te plantes devant moi d'un air narquois en me disant qu'il fallait un bureau. Que je sache ce n'est pas parce que Marty est promu que je suis déchue. Et ça, venant de toi, ça m'a affectée. Il en faut pour me déstabiliser mais là chapeau. Si j'étais toi, je ne serai pas fier. Et toc. En plus, je me fends d'une crise de larmes mais je ne lâche pas le morceau. Non mais oh hé, on a sa fierté quand même. Et sur cette belle tirade, je m'arrache.  Y a pas à dire, question psy, j'ai pas claqué mon fric pour rien. Net, clair, précis et sans bavure. J'en ris encore. Jaune évidemment.

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